mardi 15 décembre 2009

Séance du 17 decembre

Prochaine séance du Groupe de travail aura lieu le jeudi 17 décembre à la Maison de la Recherche, salle 104, de 11h-13h.

Au cours de cette séance, nous écouterons Aude Popek
(résumé ci-dessous).

"Les disputes dialectiques connues sous le nom d'obligationes étaient très populaires au cours du XIVème siècle. Elles se déroulent entre deux participants: un Opposant et un Répondant.

L’opposant commence la dispute en introduisant une proposition ou thèse appelée aussi obligatum que le répondant considère comme vraie, fausse ou encore douteuse uniquement dans le cadre de

la dispute, à moins qu’elle ne soit contradictoire. L’opposant poursuit la dispute

en introduisant successivement de nouvelles propositions que le répondant concède, rejette ou met en doute en fonction des relations d’inférence entre celles-ci

et la thèse. S’il n’existe aucunes relations d'inférence, le répondant y répond sur la base d’un ensemble de connaissances communes partagées avec l’opposant.

Je me focaliserai ici sur la plus connue des obligationes appelée positio.

Deux théories majeures se sont affrontées au cours du XIVème siècles concernant les règles gouvernant le déroulement de la dispute. La théorie de Walter Burley d'une part et celle de Roger Swyneshed.

Je me focaliserai ici sur la plus connue des obligationes appelée positio. Je présenterai alors les règles données par Walter Burley dans son Tractatus de Obligationibus datant de 1302."

lundi 7 décembre 2009

Séance du 11 décembre

Vendredi 11 décembre, Marie-Hélène Gorisse et Nicolas Clerbout feront une présentation concernant la logique jaine (résumé ci-dessous).

La présentation aura lieu à la Maison de la Recherche, salle 008, de 11h à 13h.


Dans l'Inde classique, les philosophes Jains ont développé une "théorie des points de vue" (nayavada) permettant de tenir leur thèse selon laquelle aucun jugement ne doit être considéré comme universellement valide : un jugement est toujours contextualisé et dépend de considérations théoriques et matérielles propres au point de vue auquel il appartient. A la théorie des points de vue s'ajoute la "théorie des sept modes de prédications" (saptabhangi, syadvada) dans laquelle intervient l'opérateur syât qui semble tenir le rôle d'opérateur sur les contextes.
Pour le logicien, cette théorie évoque le recours à une logique modale pour formaliser la théorie jain. Priest(2008) propose une approche propositionnelle où vérité, conséquence logique et validité sont relativisées aux contextes ; et Humberstone(2008) propose une axiomatisation du système modal obtenu. Dans l'approche de Priest, syât est traité à peu près comme un opérateur de possibilité du langage-objet, et les sept modes de prédication sont traités en termes de combinaisons de trois valeurs de vérité.

Dans notre article, nous visons un traitement de la théorie jain au premier ordre dans le cadre de la logique dialogique. La réflexion en terme de dialogique indique que l'approche de Priest ne convient pas sous plusieurs respects. (i) Considérer "syât" comme un opérateur modal "habituel" apparaît problématique. (ii) De plus, si les "sept valeurs" de Priest semblent pertinentes au niveau propositionnel, le passage au premier ordre ainsi que la perspective dialogique permettent un traitement formel plus fidèle encore à la théorie jain.

Au cours de la présentation de vendredi, nous présenterons les éléments de la théorie jain sur lesquels porte l'article, nos arguments "contre" les traitements de Priest et Humberstone, et les prémices de l'approche dialogique et de ses intérêts.